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Covid-19 vs MMA, l’UFC réplique par des combats à huis clos

La troisième édition de la Fight Island, mettant en scène la revanche de Dustin Poirier face à Conor McGregor, a eu lieu samedi 23 janvier aux Émirats Arabes Unis. La réussite d'un pari, lancé en avril 2020, par le président de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), Dana White.

Conor McGregor en septembre 2018 au Radio City Music Hall à New-York

(Crédits : TIMOTHY A. CLARY / AFP)


Une île paradisiaque, avec des plages de sable blanc à perte de vue. Des palmiers, de l'eau cristalline et une cage grillagée. Oui, vous avez bien lu. Cet octogone, qui accueille des combats professionnels de MMA (arts martiaux mixtes), est filmé, et retransmis via un système de pay per view (paiement à la séance). Non, il ne s'agit pas du dernier film d'action avec Jean Claude Van Damme. Le projet est bien réel et il est le fruit de la réflexion du grand patron de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), Dana White.


Tout est parti d'un constat : l'impossibilité de maintenir l'UFC 249, prévu le 18 avril 2020. L'explosion de l'épidémie de coronavirus a provoqué la fermeture des frontières. Khabib Nurmagomedov, le célèbre combattant russe, se retrouve coincé à Moscou et ne peut se rendre aux États-Unis pour affronter son adversaire, Tony Ferguson. Pendant plus d'un mois, le président de l'UFC épuise tous les recours pour que l’événement ait lieu. En vain. C'est alors que naît le concept de la Fight Island. Pour faire face à la pandémie de Covid-19, Dana White propose d'organiser les combats de l'UFC à huis clos, sur une île. L'île de Yas, à Abou Dabi. Ici, pas de restrictions concernant l'accueil des combattants étrangers. Qui plus est, l'octogone peut être installé sur la plage. À l'Etihad Arena plus exactement. Un complexe spectaculaire installé au bord de l'eau et inauguré spécialement pour l'occasion.


Adapter l'offre de combats à la crise sanitaire


Une conférence de presse permet, en juillet 2020, de fixer les grandes lignes de la nouvelle formule de l'UFC : une zone de sécurité avec hôtels et salles de sport pour accueillir les combattants, leurs entraîneurs ainsi que le personnel de l'organisation. Ce nouveau concept d'évènement sportif s'inscrit dans le cadre d'un partenariat de 5 ans unissant le géant des arts martiaux mixtes et le ministère de la culture et du tourisme des Émirats Arabes Unis.


Pour pallier l'absence de vente de billets, l'UFC peut compter sur une solide diffusion par pay per view. Ce système de paiement à la carte a déjà battu des records en 2020. 1,35 millions de tickets virtuels ont été vendus lors de l'UFC 246 le 19 janvier 2020. Un exploit qui est principalement dû à un homme, l'Irlandais Conor McGregor. Un véritable as dans la manche de Dana White lorsqu'il s'agit d'électrifier les foules et de rentabiliser à l'excès le moindre évènement. L'UFC 257 marque son grand retour et entame l'écriture d'une saga, dont seul le président de l'UFC a le secret. En 2014, l'Irlandais avait terrassé Dustin Poirier en deux minutes. Un KO expéditif, une véritable leçon de boxe pieds-poings. Le soir du 23 janvier 2021, l'Américain a le droit à sa revanche. Il a progressé, gravi les échelons de la catégorie des poids légers. Dans l'esprit de Conor Mcgregor le combat est une formalité, une étape à franchir dans le cadre de sa reconquête du titre, perdu en octobre 2018 face à Khabib Nurmagomedov.


Conor McGregor KO


Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. L'Irlandais, qui annonçait une victoire par KO dans le premier round, s'est vu infliger une défaite du même genre, à la moitié du deuxième. La première de sa carrière au sein de l'UFC. Pire, l'image du combattant allongé en position foetale est devenu un mème détourné par de nombreux internautes. Comme les malheurs ne viennent jamais seuls, le lien du pay per view a suscité l'ire d'une partie des internautes, sans arrêt déconnectés et empêchés de suivre, en direct, le déroulement de la soirée. Une frustration compréhensible, le coût pour visionner l'ensemble des combats ayant été fixé à 70 dollars, soit un peu moins de 60 euros.

Malgré ces quelques écueils, la soirée est une réussite. Conor McGregor repart avec une jolie prime, un peu plus de 20 millions d'euros (paiement et recettes du pay per view compris). Dustin Poirier devra, lui, se contenter d'une somme moins importante, à laquelle s’ajoute un bonus de 41 000 euros pour récompenser son impressionnante performance. Toutefois, il n'y a qu'un seul vainqueur toutes catégories, c'est Dana White. L'homme d'affaires a réussi son pari et s'est même payé le luxe de permettre à plus de 2 000 spectateurs d'assister à l'UFC 257. Un fait d'armes de plus pour celui qui a fait de l'UFC la vitrine du MMA à l'échelle mondiale.

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