top of page

Jacques-Charles Fombonne : « Arrêtons d'importer des animaux, priorisons ceux qui sont abandonnés »

Alors que la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale est débattue depuis ce mardi 26 janvier à l'Assemblée nationale, deux amendements ont été proposés pour limiter la vente d'animaux domestiques. Un premier pas essentiel, selon le président bénévole de la SPA.

Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA (Crédits : SPA)

Le 26 janvier n'est pas un jour comme les autres pour le président de la Société Protectrice des Animaux (SPA), Jacques-Charles Fombonne. L'ancien officier de gendarmerie enchaîne les réunions et les interviews. Son regard, lui, reste fixé sur les débats concernant la loi contre la maltraitance animale, à l'Assemblée nationale. L'objectif : interdire complètement l'importation d'animaux domestiques jugée intraçable. « On a affaire à des animaux importés depuis les pays de l'Est, sans contrôle et dont les papiers peuvent être rapidement falsifiés, explique le bénévole. C'est un secteur extrêmement lucratif. Les chiots sont revendus 1 000 euros par tête. Les manquements sont omniprésents : les animaux sont mal vaccinés, sevrés trop tôt et il devient impossible de les éduquer ».


Interdire la vente d'animaux, sauf les élevages contrôlés


Les plateformes particulièrement visées par Jacques-Charles Fombonne sont Facebook et Leboncoin. 80% des ventes de chiens et chats se feraient par le biais de ces sites. L'amendement, visant à interdire cette vente en ligne, est un premier pas, selon le président de la SPA. L'initiative sera d’autant plus bénéfique avec le deuxième amendement prévu dans la loi : interdire la vente de chiens et de chats dans les animaleries d’ici trois ans. Une bonne chose, pour Jacques-Charles Fombonne. « On n'y trouve que des chiots. Que font-ils de ces animaux quand ils deviennent adultes ? On ne sait pas. Ce qui est sûr c'est que nous ne les récupérons pas. Sans parler des fourrières qui euthanasient plus de 100 000 animaux par an. Alors au lieu d' en importer, occupons nous de ceux qui sont abandonnés ». En France, plus de 40 000 animaux attendent de trouver une nouvelle famille, indique Jacques-Charles Fombonne. Si les deux amendements sont adoptés, le plus dur aura été fait. « Si on tarit l'arrivée, on tarit la source. Plus d'offre, donc plus de demande », poursuit-il.


Un premier pas vers le bien-être animal, mais le système idéal se trouve de l'autre côté de la Manche. En Angleterre la règle est simple : les chats et les chiens ne sont plus en vente dans les animaleries depuis avril 2020. Pour en acheter un, il faut solliciter un refuge ou un éleveur déclaré responsable par l'autorité publique. Un moyen jugé efficace pour désengorger les refuges et prioriser une adoption éthique.


Les petits animaux victimes d'achats compulsifs


Sur le front des abandons, « pas d'alerte » pour les chiens et les chats, mais une hausse importante concernant les nouveaux animaux de compagnie (NAC). Les hamsters, furets ou encore les lapins sont victimes des deux confinements. « Nous avons recueilli 30% de NAC en plus en Île de France sur l'année 2020. Une hausse qui atteint 16% sur l'ensemble de la France. C'est un chiffre qui traduit des achats compulsifs. Ces animaux ont été achetés pour combler un manque affectif et une fois le déconfinement mis en place, ils sont abandonnés dans la nature », ajoute Jacques-Charles Fombonne. Des données probablement sous-estimées : « Les NAC ne se retrouvent pas en refuge. Ils sont jetés dans les jardins et ils disparaissent ». Un élément de plus en faveur de la fermeture des animaleries ; les seuls endroits en France, en dehors d'internet, où les NAC sont encore commercialisés.


Le président de la SPA appuie résolument ces amendements et milite pour leur adoption par l'Assemblée nationale. Pour Jacques-Charles Fombonne, il s'agit d'une avancée essentielle pour que les animaux domestiques ne soient plus considérés comme des « produits d'appel ».

bottom of page