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Alexandre : « Sans le confinement, on n’aurait pas pris le temps de se connaître ».

Face aux bouleversements que la crise sanitaire a provoqués, Alexandre n’aurait jamais imaginé que l’année 2020 lui apporterait une si belle rencontre. Près d’un an plus tard, c’est le sourire aux lèvres qu’il évoque les mois de confinement et le début de son histoire d’amour inattendue.


Des lettres d'amour (Crédits : Angela Weiss / AFP)

En octobre 2019, accompagné d’amis, Alexandre se rend au Yoyo, une boîte de nuit au Palais de Tokyo, à Paris. La musique est bonne, les bières un peu fades et le sol est collant. Tous les critères d’une bonne boîte de nuit sont réunis. Pendant la soirée, Alexandre rencontre Fanny par le biais d’un ami commun. Ils parlent, sympathisent et échangent leur pseudo Instagram. Le courant passe bien. Les heures défilent, mais il se fait tard, il est temps de rentrer. Chacun se dit au revoir, loin d’imaginer qu’ils ne se reverront pas avant de longs mois, la faute au confinement.


Une rencontre épistolaire 2.0


Alexandre ne s’attendait pas à être enfermé chez lui plusieurs mois. Alors en année de césure, l’étudiant, qui vient de finir un stage, fait face à la solitude et à un ennui profond. Il se tourne vers Instagram pour échapper à la monotonie quotidienne, et c’est là qu’il redécouvre Fanny. Cette jeune femme rencontrée des mois plus tôt. « Je voyais qu’elle faisait des trucs intéressants, elle écrivait des poèmes, peignait, je trouvais ça cool », se rappelle-t-il.


Les deux étudiants étaient brièvement en contact, répondant parfois à la story de l’autre, sans jamais aller plus loin. Mais cette fois, les jours passent, les conversations naissent et se font plus fréquentes. « Petit à petit, on a appris à se connaître, puis on a commencé à se faire des lectures par messages vocaux », se remémore le futur journaliste. Chaque soir, à 23 heures, ils se retrouvent pour lire par écrans interposés. Apollinaire, Rilke ou encore Céline pour lui, poèmes faits maison pour elle. Les deux jeunes s’attachent rapidement. « Ce qui nous a plu l’un chez l’autre, c’est notre sensibilité. On est très curieux de l’expression de l'autre, que ce soit par la danse, par la peinture ou par l’écriture », glisse Alexandre entre deux rires un peu gênés.


Les jours passent. La relation s’intensifie, toujours restreinte aux échanges vocaux. Les deux futurs amoureux font le choix de ne pas allumer leurs caméras. Nul besoin, ils se sont déjà vus et les photos sur leur compte Instagram leur suffisent. Fanny lui envoie à deux reprises des lettres manuscrites pour concrétiser leur relation à distance, pour « la rendre plus réelle ». Mais cette jeune idylle semble déjà l’être. « On se parlait tout le temps », confie Alexandre : « sans le confinement, on n’aurait pas pris le temps de se connaître ». Petit à petit, les sentiments se confirment d’un côté comme de l’autre.


Après le confinement, la rencontre


Le 11 mai 2020, le confinement prend fin. C’est le retour des promenades, l’ouverture des restaurants et des lieux culturels. La possibilité tant attendue de revoir ses proches est confirmée. Pourtant, les deux étudiants prennent leur mal en patience. Ce n’est qu’en juin qu’ils ont prévu de se revoir.


Le jour J arrive. Alexandre est calme, curieux. « Je savais que ça allait le faire », explique t-il. Fanny, elle, n’est pas aussi rassurée. Pour prendre confiance, la jeune femme boit un verre avec des amis avant le rendez-vous. « Elle ne tient pas l’alcool », se rappelle avec amusement Alexandre, « elle avait bu une bière, elle était déjà pompette ». Après quelques brèves minutes de gêne, le rendez-vous se déroule parfaitement. « Sur le chemin vers le bar, elle rigolait et parlait très fort à cause du stress », se remémore le jeune homme. « Je me suis dit : oulah le niveau sonore va être complexe à tenir ! » Impossible de consommer à l’intérieur des bars, les deux jeunes gens doivent s’en tenir à boire leurs bières dehors, sous la pluie, un parapluie à la main.


Sept mois plus tard, le couple se remémore ces souvenirs avec humour et tendresse. L’année 2020 et la crise sanitaire qui l’a rythmée ont certes été bouleversantes, mais elles leur ont aussi donné le temps d’apprendre à se rencontrer, se connaître et à s’aimer.

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