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2020, année rêvée pour Netflix et les sites de vidéo à la demande

Dans une lettre à ses actionnaire publiée ce 19 janvier 2020, la plateforme de streaming Netflix a annoncé avoir franchi la barre des 200 millions d’abonnés. A la faveur des confinements aux quatre coins du monde, de nouveaux adeptes ont succombé aux films et séries du site.

Dans Lupin, Omar Sy interprète Assane Diop © Netflix
Dans Lupin, Omar Sy interprète Assane Diop © Netflix

« Avant, je regardais Netflix peut-être une, deux fois par semaine… Puis avec le confinement, c’est devenu une à deux fois par jour ! » Camille, étudiante en droit, a comme de nombreux français dû s’adapter, et transformer son salon en une salle de cinéma du quotidien. Le canapé et le plaid sont venus remplacer les fauteuils et les pop-corn. Avec les lieux culturels fermés, il a bien fallu s’occuper et c’est Netflix qui en a profité ! En 2020, le leader des services de vidéo à la demande par abonnement (SVoD) a conquis le cœur de 37 millions d’internautes supplémentaires dans le monde pour dépasser le chiffre des 200 millions d’abonnés. Pour l’étudiante de vingt ans, contrainte à l'isolement, s’abonner à Netflix est vite devenu une évidence : « il n’y avait rien à faire à part les cours à distance, pour le reste il fallait bien passer le temps. Sans ça, j’aurais sûrement tourné en rond. ».


Et c’est peu dire que la consommation des contenus diffusés par Netflix a bondi. La série Lupin, sortie début janvier et mettant en scène Omar Sy, cumule 70 millions de vues depuis sa mise en ligne : un succès mondial, classé n°1 dans une dizaine de pays. Cette hausse frénétique de la consommation de contenus vient donc renforcer Netflix dans sa position de leader incontesté du streaming. Ses principaux concurrents, Amazon et Disney +, sont derrière avec respectivement 150 et 86 millions d’abonnés, mais se rapprochent. Malgré sa position dominante, Netflix a conscience que l’explosion de ses abonnements ne sera pas exponentielle. La firme table sur la création de 6 millions de comptes payants sur le premier trimestre de 2021 contre 15 millions l’an passé.


L’arme des contenus originaux


Le géant de la SVoD le sait, pour continuer à fidéliser ses abonnés et ne pas être débordé par ses rivaux, il faut continuer à investir dans les projets internes : les fameux contenus originaux, devenus la recette de Netflix. Au-delà du dernier succès Lupin, citons aussi The Witcher, série la plus visionnée de la plateforme, La casa de papel, Le Jeu de la dame, Stranger Things ou encore Tiger King. D’après Aurélien Robert, journaliste spécialiste des séries à CNet, l’année 2021 est prometteuse. A ce rythme, Netflix sera bientôt rentable et les créations originales, films et séries vont pleuvoir. « Plus le nombre d’abonnés grandit, plus les recettes augmentent, plus Netflix aura de raisons de dépenser dans des productions originales. Les montants dépensés sont déjà assez faramineux, puisqu’ils atteignent plusieurs milliards et ils devraient encore augmenter dans les prochains mois. »


Publiée ce 12 janvier, la bande-annonce des sorties Netflix de l’année 2021 est d’ailleurs sans appel : 70 nouveaux films originaux et une quinzaine de séries marquées du fameux « N » devraient faire leur apparition au cours de l’année. Et s’ajouter à l’énorme catalogue de la plateforme, qui compte environ 1500 séries et 2600 long-métrages.


Une menace pour le cinéma ?


Depuis l’essor de la plateforme il y a quelques années, beaucoup s’inquiètent de son impact sur le monde du cinéma. Une crainte d’autant plus grande en période de crise sanitaire, quand les salles de cinéma sont contraintes de garder leurs portes closes depuis de longs mois. Pour autant, elles demeurent des lieux de rencontre entre le septième art et son public. « Les salles créent de la promotion autour du film, qui peut ensuite exister dans les mémoires. Et au moment où le film apparaît sur un catalogue de streaming, il a une valeur d'attractivité qu'il n'aurait pas autrement » détaillait Laurent Creton, professeur à l’université Sorbonne Nouvelle, sur France Culture en janvier 2020.


Depuis l’an dernier, les plateformes de streaming disponibles en France sont aussi obligées d'investir entre 20 et 25% du chiffre d'affaires réalisé sur le territoire dans le cinéma et la création française. Netflix a ainsi signé un partenariat avec la Cinémathèque française pour soutenir la préservation du patrimoine national. Cette aide aboutira - entre autres - à la restauration de Napoléon (1927) d’Abel Gance.


S’abonner à un service de vidéo à la demande n’est pas incompatible avec les séances de cinéma traditionnelles, expliquent les fans du septième art. Pour Camille, les salles de cinéma n’auront jamais rien à voir avec son canapé et le lit dans lesquels elle a "binge-watché'' le catalogue Netflix. « Je continuerai à aller au cinéma, surtout qu’avec le temps, ça commence vraiment à me manquer. »

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