En 2020, la crise du covid profite (un peu) à la presse

Le 34e baromètre Kantar-LaCroix révèle un plus grand intérêt des Français pour l’information et une hausse de confiance envers les médias, même si cette dernière reste faible.

Au total, près de sept Français sur dix (67 %) déclarent avoir suivi l’actualité du Covid (Crédits : BERTRAND GUAY / AFP).

C’est une éclaircie pour la presse en cette sombre période de Covid-19. Pour la première fois depuis longtemps, le traditionnel baromètre Kantar-La Croix, sur la confiance dans les médias, révèle une hausse de l’intérêt, mais aussi de confiance pour les journalistes. Pourtant, depuis plusieurs années, les chiffres dévoilent une prise de distance conséquente du public envers les médias, ainsi qu’un désintérêt profond pour l’information.

Mais voilà, en 2020, le coronavirus est passé par là et avec lui son lot d’inconnues. Pour mieux comprendre l’épidémie, le développement des vaccins ou l’évolution actuelle des variants, le public s’est tourné vers les journalistes. Au total, près de sept Français sur dix (67 %) déclarent avoir suivi l’actualité du Covid qui impacte leur vie quotidienne et celle de leurs proches. Une hausse de 8 points par rapport à l’an dernier, où l’intérêt pour l’information avait atteint son plus bas niveau historique (59 %).

La crise du coronavirus, qui a poussé les Français à s’informer plus que d’habitude, est toutefois considérée comme le sujet dont on a trop parlé cette année. Ils sont 74% à le penser. Le public regrette que les médias n’aient pas assez traité la conférence citoyenne pour le climat, les révélations d’abus sexuels dans le monde sportif ou le mouvement pour la démocratie en Biélorussie.

Moins de défiance

Au-delà d’un intérêt plus grand pour l'information, le 34e baromètre Kantar-La Croix révèle également une hausse de confiance dans les médias. Ou du moins, une moins faible défiance. Pour le public, les médias restent en effet assez peu crédibles, mais cette crédibilité s’améliore légèrement (+2% pour la radio, la presse écrite et la télévision). Ainsi, 52% des Français pensent qu’une nouvelle qu’ils ont entendu à la radio a été rapportée telle que l’événement s’est déroulé. Un chiffre qui descend à 48% pour la presse écrite et 42% pour la télévision malgré une hausse. Le média internet connaît, lui, la plus haute augmentation de crédibilité (+5%), mais reste peu fiable aux yeux des gens. Ils ne sont que 28% à penser qu’une nouvelle lue ou entendue sur le net a été rapportée telle que l’évènement s’est passé. Une fois encore, la radio s’impose comme le média auquel les Français font le plus confiance.

Les journalistes jouissent également d’une meilleure image que l’an dernier, même si elle reste assez négative. En effet, seulement moins d’un Français sur trois (29 %) estiment que les journalistes sont indépendants des pouvoirs politiques (+ 4 points) et financiers (+ 3 points). Des chiffres bas certes, mais qui s’améliorent après une forte défiance l’année dernière.