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Cinq points à retenir du live Twitch avec le navigateur Philippe Paturel

Après une course de 80 jours, 6 heures et 30 secondes Charlie Dalin a été le premier skipper à passer la ligne d'arrivée du Vendée Globe. Premier mais pas vainqueur. Grâce à sa bonification de temps de 10h15 c’est Yannick Bestaven qui remporte cette édition 2020-2021. Julie Renson-Miquel et Jules Thomas ont discuté avec Philippe Paturel, ancien skipper semi-professionnel et fin connaisseur du Vendée Globe.


Grâce à sa bonification de temps de 10h15, Yannick Bestaven remporte la course

(Crédits : SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)


« C'est dans une ambiance particulière que s'est déroulée cette édition du Vendée Globe ». La journaliste Julie Renson-Miquel aborde le live Twitch de cette édition, pas comme les autres, de la plus célèbre compétition de course à la voile. Après un isolement de 7 jours avant le départ, les skippers n'ont pas bénéficié de la chaleur du public pour les encourager avant leur périple en solitaire. Le maire des Sables d'Olonne Yannick Moreau a essayé jusqu'au bout de permettre au moins la présence d'un public restreint pour l'arrivée de la compétition. En vain.


Six femmes engagées dans la course


L'édition 2020-2021 du Vendée Globe a vu s'affronter 33 concurrents dont 25 sont encore en lice. Même si l'exploit du meilleur temps n'est pas battu cette année, un record a tout de même été franchi. « Sam Davies, Isabelle Joschke, Clarisse Crémer, Alexia Barrier, Pip Hare, Miranda Merron. C'est la première fois qu'il y a autant de femmes qui participent au Vendée Globe. Jusque là seules neuf femmes avaient pris part à la course, dont 6 l'ont terminé. Donc c'est vraiment une année record à ce niveau là », précise le commentateur et journaliste Jules Thomas.


La bonification de temps, une décision polémique


L'un des moments forts de ce Vendée Globe a été le sauvetage du skipper Kevin Escoffier secouru par Boris Herrmann, Yannick Bestaven et Jean le Cam. Tous trois se sont déroutés pour porter assistance à leur concurrent. Après le sauvetage, les skippers ont réclamé des compensations. Le jury international de la compétition a donné suite à leur demande en octroyant plusieurs heures de bonification de temps aux navigateurs. Autrement dit, ils gagnent en temps par rapport à celui passé en mer. Une décision qui a énervé Damien Seguin, skipper classé en sixième position. Pourtant, comme l'explique Philippe Paturel, cette mesure est connue de tous. « Ça fait partie du sport et ça serait vraiment dommage que ça ne s'applique pas. Sinon ça voudrait dire que plus aucun skipper n'accepterait d'aller au secours de son collègue en difficulté, parce qu'il se dirait qu'il n'aurait pas de bonification à la fin ».



Philippe Paturel, navigateur semi-professionnel, invité pour le live Twicth sur le Vendée Globe. (Crédits : Marie Paturel)


Communication renforcée entre les skippers


Suite à une proposition de Boris Herrmann, un groupe whatsapp a réuni les 33 participants de cette course. La discussion virtuelle a permis aux concurrents de rester en contact en permanence et de s'encourager. Une nouveauté puisque les navigateurs ont toujours eu pour habitude de communiquer avec l'aide de la VHF (très haute fréquence). Un dispositif qui nécessite d'être à une certaine distance pour pouvoir établir un contact. Whatsapp est en effet un moyen de ne pas consommer trop d'électricité, mais surtout de garantir une plus grande sécurité de tous les participants.


Plus d'un million de navigateurs virtuels


Un autre record pour cette édition 2020-2021 s'est joué en ligne. Sur Virtual Regatta plus précisément, un jeu créé en 2006 par l'ancien skipper professionnel Philippe Vigné. « 1 069 000 joueurs ont participé à ce jeu, alors qu’ils étaient même pas 500 000 lors de la dernière édition », précise Jules Thomas. Ce divertissement permet de démocratiser la voile selon Philippe Paturel. « Depuis l’édition 2016-2017, l'application s'est considérablement développée. De nombreuses courses peuvent être également jouées, pas seulement le Vendée Globe. Virtual Regatta est de plus en plus connu du grand public et je pense qu'avec la crise sanitaire encore plus de joueurs se sont lancés ».


Dans le sport de voile on progresse avec l'âge


Parmi les compétiteurs présents cette année pour le Vendée Globe, Jean le Cam fait partie des vétérans. Âgé de 61 ans, il est le doyen des participants. Des années d'expériences qui ont fait la différence : « Si vous observez les skippers plus jeunes, ils ont tendance à faire pas mal de manœuvres. Jean le Cam, lui a maintenu une trajectoire assez droite ce qui lui a permis de s'économiser », observe Philippe Paturel. Faire de la compétition au-delà d’un certain âge est une caractéristique que la voile partage avec l'équitation ou le golf, estime l'ancien skipper.


Un élément qui, malgré les encouragements de nos deux journalistes, n'a malheureusement pas convaincu Philippe Paturel de participer à la prochaine édition du Vendée Globe. Ses projets de voile sont ailleurs, plutôt quelque part entre le Canada, la France Métropolitaine et son archipel d’origine, Saint-Pierre-et-Miquelon.

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