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Quand confinement rime avec prise de conscience écologiste

En mars dernier, 68% des Français se disaient prêts à adopter un comportement plus éco-responsable suite à l’épidémie de Covid-19. En quelques mois, le nombre de nouveaux cyclistes ou de potagers urbains a fortement augmenté.

Coriandre, ciboulette et romarin… Pendant les confinements successifs, Virginie a transformé une partie de son balcon parisien en potager. L’idée lui est venue, en mars, après un CAP cuisine qu’elle suivait en marge de son emploi dans les ressources humaines. « Pendant cet apprentissage, je me suis rendue compte qu’il était très difficile de trouver des aliments bons, frais et pas chers. Surtout quand il s’agit des aromates », explique-t-elle. La jeune femme de 31 ans a alors créé son carré de verdure, à l’aide de palettes de récupération : « en bricolant un peu, j’ai pu construire un petit potager d’un mètre cinquante de long sur 80 centimètres de large. Je l’ai posé sur des roulettes pour pouvoir le bouger en fonction de la lumière », s’enthousiasme Virginie.



Virginie a installé un potager sur une partie de son balcon © Virginie

Une première difficulté surgit au cœur de l’été, lorsqu’il faut trouver des personnes de confiance pour arroser le jardinet en son absence. « Je suis partie en vacances et beaucoup de mes plantes ont séché », déplore-t-elle. Malgré cette déconvenue, la jeune femme ne baisse pas les bras et multiplie les efforts pour redonner vie à son potager et le préparer pour le printemps prochain. Elle n’est pas la seule. Les confinements à répétition provoqués par l’épidémie de Covid-19 ont bouleversé les modes de vie, suscité une envie de nature et déclenché des prises de conscience écologistes : en mars, 68% des Français se disaient prêts à adopter un comportement plus éco-responsable suite à l’épidémie. Cela s’est traduit par la floraison de potagers, y compris dans les espaces urbains, et par une forte demande de produits bio.


Un besoin de bio


La semaine du 15 mars, au tout début du premier confinement, les ventes de bio ont enregistré une hausse de 63% par rapport à 2019 (contre 40% pour les produits conventionnels). Une tendance qui s’est confirmée les semaines suivantes. Selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), « la crise de la Covid-19 a conduit chacun à se concentrer sur ses besoins vitaux : manger, dormir, prendre soin de soi ». Elle a aussi poussé les Français à remettre en question leur manière de consommer, si l’on en croit l’enquête « Tendances de consommation » publiée par cet institut.

Lucie, étudiante de 23 ans, dit avoir franchi le pas lors du confinement : « j’étais déjà sensible à l’écologie mais j’avais la flemme de faire vraiment attention à ce que j’achetais. J’allais au plus simple et ne réfléchissais pas forcément à la provenance des produits. » C’est sa sœur jumelle, Angèle, écologiste convaincue, qui l’a incitée à se tourner vers une consommation plus responsable. « Maintenant, je fais des efforts, je consomme au maximum des produits locaux et de saison, je m’organise et je vais dans les nombreuses boutiques bio alentour », ajoute-t-elle. L’étudiante a aussi pris l’habitude de faire ses courses en vrac et compte bien diminuer sa consommation de viande. « Pour moi, la vraie prise de conscience écologique, c’est quand on culpabilise à propos de notre mode de consommation. »


La course au vélo


Rémi, lui, penche depuis longtemps vers une consommation plus responsable. Sa découverte du vélo est en revanche plus récente. Comme de nombreux Parisiens, cet homme de 36 ans utilisait essentiellement les transports en commun et son scooter pour se rendre au travail. L’épidémie est venue bousculer ses habitudes. « Quand le premier confinement est arrivé, j’ai opté uniquement pour le scooter afin d’éviter une éventuelle contamination dans les transports » se souvient-il. Puis, à la fin de l’été, il a complètement basculé vers le vélo : « je l’ai fait pour des raisons de coûts et d’écologie. Vu que j’habite près de mon travail, je culpabilisais d’utiliser mon scooter tous les jours » explique Rémi. Une habitude toujours d’actualité en ce début d’année 2021.

La baisse du nombre de voitures et des indices de pollution a également motivé Ugo à se mettre en selle. Depuis le confinement, ce pompier de 31 ans parcourt 44 km chaque jour, un trajet qu’il a appris à aimer : « C’est super agréable de faire du sport dans ces conditions tout en allant au travail, s’enthousiasme-t-il. Le vélo, c’est bien plus sympa, économique et écolo que les autres moyens de transport ». En combinant ainsi sport et détente, il ne perd que 10 minutes par rapport à l’époque où il roulait en scooter... Même s’il concède que les jours de pluie, le vélo n’est pas forcément le moyen de locomotion le plus adapté. Mais, petit à petit, le pompier a appris à braver le froid !


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