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« Ça fait quatre mois que j’attendais ça », les étudiants soulagés de retourner à l'université

Dernière mise à jour : 26 janv. 2021

Ils attendaient ce jour avec impatience. Lundi 25 janvier, les étudiants en première année de licence ont pu retourner dans leurs universités. Une délivrance pour ces jeunes à distance depuis fin octobre.


Lundi 25 janvier les étudiants en première année de licence ont pu retourner sur les bancs de l'université (Crédits : PHILIPPE LOPEZ / AFP).


Depuis sa plus tendre enfance, Romain, 19 ans, a une mauvaise manie : il est tout le temps en retard. Que ce soit au rugby qu’il pratique deux à trois fois par semaine ou dans le cadre de ses études, le jeune girondin a toujours quinze minutes de retard. « Le quart d’heure bordelais » plaisante-t-il. Pourtant, ce lundi 25 janvier, l’étudiant en littérature étrangère appliquée (LEA) était bel et bien à l’heure sur le campus tourangeau pour la reprise de ses cours en présentiel : « Ça fait quatre mois que j’attendais ça, je pouvais bien être à l’heure pour l’occasion », sourit-il.


Comme Romain, de nombreux étudiants en première année de licence ont retrouvé, ce lundi matin, la route de l’université après quatre long mois de cours suivis intégralement à distance. Le 28 octobre dernier, soir de l’officialisation du second confinement, le président de la République Emmanuel Macron avait en effet annoncé la fermeture de la quasi-totalité des établissements du secondaire pour empêcher qu’ils ne se transforment en cluster. Plusieurs mois d’arrêt, vécus comme un « moment extrêmement compliqué » par des jeunes adultes, censés découvrir la vie étudiante (et ses plaisirs), souvent enfermés dans des logements minuscules. Face au désarroi de la jeunesse qui a, à plusieurs reprises, tenté de se faire entendre, le gouvernement avait annoncé le 14 janvier dernier le retour progressif à l’université des étudiants de première année pour les séances de travaux pratiques (TP) et travaux dirigés (TD) en demi-groupe.


Retrouver ses camarades


Une nouvelle accueillie comme « un grand soulagement » par Clara, 25 ans, étudiante en première année de BTS notariat à Bordeaux. « Enfin enfin enfin ! », se félicite-t-elle. « Ça commençait à être vraiment très compliqué, beaucoup étaient en train de décrocher, ça fait du bien de retrouver ses camarades », poursuit-elle en sortant de sa première mi-journée de cours en présentiel. Durant ces dernières semaines, l’étudiante, déléguée de sa promotion, a multiplié les échanges avec certains camarades de sa classe qui vivaient particulièrement mal la situation. « Plusieurs m’ont confié prendre des antidépresseurs, c’est dire si la situation devenait critique » assure-t-elle. Elle se montre particulièrement inquiète quant à la valeur de son diplôme : « On a tous peur de ressortir avec un BTS qui ne vaut rien à cause de la situation actuelle ».


« Ça faisait un peu bizarre, mais qu’est-ce que ça fait plaisir »

Kemal, 19 ans, était également tout sourire ce midi en sortant de son TD de mécanique. « Ça faisait un peu bizarre, mais qu’est-ce que ça fait plaisir, glisse-t-il. A force de suivre les cours à travers des écrans je n’en pouvais plus ». Comme l’étudiante bordelaise, le jeune caennais avait remarqué une vraie lassitude s’installer chez les autres élèves de sa licence mécanique. « Certains ont décroché, moi j’ai réussi à ne pas lâcher, mais il y a une vraie différence entre mes notes du début d’année, où l’on était encore en présentiel et celles qui concernent les évaluations basées sur les cours à distance », jure-t-il. L’étudiant compte bien profiter de ce début de second semestre en présentiel pour redresser la barre.


Une reprise à organiser


Sans surprise, la reprise des cours sur place est donc une formidable nouvelle pour les étudiants. Toutefois, elle a demandé beaucoup de travail et d’organisation pour les universités qui sont contraintes de mettre en place un protocole sanitaire strict pour pouvoir de nouveau accueillir leurs étudiants. « C’est un travail compliqué et très méticuleux parce qu’il faut à chaque fois remettre en cause l’organisation selon la situation », explique Nathalie Mette, directrice administrative de l’UFR Langue Vivante Étrangère à l’Université de Caen. Pour les établissements, la première des priorités est de garantir une vraie distanciation sociale entre les différents étudiants pour éviter toute contamination. « D’habitude on a cours dans des petites salles, depuis ce matin on est dans des grands amphis même si on est que 30 », témoigne Kemal.


Si certaines facultés ont su s’adapter, d’autres ont fait le choix de ne pas rouvrir tout de suite malgré l’autorisation. « On attend les futures annonces de Macron pour savoir si ça vaut le coup de s’organiser ou si on va encore fermer », explique-t-on dans l'administration de l’université Panthéon-Assas. Depuis plusieurs jours, la possibilité d’un troisième confinement semble en effet de plus en plus privilégiée par le gouvernement alors que la situation sanitaire ne s’améliore pas. « Ce serait la pire des choses, déplore Clara. Moralement je ne vois pas comment je pourrais supporter un nouveau confinement quelques jours seulement après avoir enfin pu reprendre les cours ».

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